Paysage avec deux personnages a été refusé au Salon de 1866 et, par la suite, découpé. Il n’en subsiste qu’un fragment.
Dans son Atelier (1870), Bazille réfléchit à sa trajectoire d’artiste, depuis sa première incursion au Salon, en 1866, jusqu’au moment présent, représenté par La Toilette, encore inachevé, et ses compagnons d’armes qui l’ont tant aidé et encouragé dans son développement.
De façon remarquable, il fait la part belle non pas à leurs succès, mais plutôt à leurs échecs. Les tableaux exposés le plus en hauteur ont tous été refusés par le jury du Salon – Paysage avec deux personnages en 1866, La Terrasse de Méric en 1867, et Le Pêcheur à l’épervier en 1869. Il parvient même à inclure des références à deux tableaux refusés supplémentaires : Diane chasseresse de Renoir, dont une étude est cachées sous la surface du tableau, et Jeune fille au piano de Bazille, dont la composition est reproduite, de façon ludique, dans la vignette à l’extrême droite représentant Maître au piano à côté d’un sofa au dossier arrondi en corbeille.
Le tableau de Bazille est, par essence, une sorte de plaisanterie rusée pour initiés qui met à l’honneur les œuvres que le jury obtus du Salon a refusées sans autre forme de procès, mais que ses collègues plus perspicaces apprécient.
Kimberly A. Jones
Conservateur associé au département des peintures françaises,
National Gallery of Art, Washington
Texte extrait du catalogue de l’exposition Bazille, le jeunesse de l’impressionnisme, 2016-2017, publié sous la direction de Michel Hilaire et Paul Perrin.
Paysage avec deux personnages a été refusé au Salon de 1866 et, par la suite, découpé. Il n’en subsiste qu’un fragment.
Dans cette œuvre, réalisée en vue du Salon, Bazille allie le nu à une activité contemporaine et familière : une jeune femme, les cheveux dénoués, est voluptueusement installée sur un divan recouvert de fourrure. À ses côtés, deux femmes s’affairent pour prendre soin d’elle au sortir du bain. C’est l’Olympia de Manet qui en constitue la principale référence et l’irruption à droite de la femme en costume Second Empire – qui a les traits de Lise Tréhot, compagne et modèle de Renoir – contribue à ancrer définitivement le tableau dans la modernité de l’époque. Comme Manet, Bazille prend ses distances par rapport au thème rebattu de la femme à sa toilette dans l’ambiance d’un harem. Comme Manet, il bouleverse la hiérarchie des valeurs et semble accorder autant d’importance aux figures qu’aux accessoires.
C’est un collectionneur d’art très ami avec Bazille.
Cette scènette est une allusion humoristique au tableau perdu de Bazille, La Jeune fille au piano.
Au début du printemps 1868, Bazille écrit à ses parents : « Il me tarde d’être au travail à Méric ; je compte faire poser la petite de Saint-Sauveur ». Dans le droit fil de ses recherches de l’été précédent autour de l’intégration des figures dans un cadre de plein air, Bazille choisit d’isoler un modèle au sein d’un paysage. Il fit poser la fille de métayers italiens en habit du dimanche dans le bois de Bel-Air dominant la rivière Lez. Désormais maître de son art, Bazille articule les plans du tableau avec une aisance nouvelle : l’œil est d’abord sollicité par la masse claire de la robe pour aussitôt rebondir dans le lit de la rivière « d’un bleu de lin » et enfin embrasser la frise harmonieuse des maisons ocre écrasées par le soleil brûlant de l’été.
S’il est aujourd’hui un des peintres les plus connus au monde Monet est à cette époque très souvent dans le besoin. Pour lui venir en aide, Fréderic Bazille lui achète parfois des œuvres.
Il est critique d’art, poète, peintre et même sculpteur.
Claude Monet, 1867
Huile sur toile
Frédéric Bazille, 1867
Huile sur toile
H : 97.00 cm × L : 128.00 cm
Genève, musée du Petit Palais
Frédéric Bazille, vers 1869-1870
Huile sur toile
61 x 46 cm